Le père Michel Jaouen qui vient de nous quitter à l’âge de 95 ans portait au plus haut les valeurs du monde de la mer.
Il a croisé à plusieurs reprises le chemin du Yacht Club de France. Il est le rédacteur d’un très beau chapitre consacré à la solidarité des gens de mer dans notre « Livre Bleu du YCF ».
Nous lui avions rendu hommage avec les mots qui suivent en lui remettant au nom de tous les membres le prix du Conseil du Yacht Club de France le 6 décembre 2013.
« … Ce prix est attribué au magnifique témoin engagé que vous êtes dans la promotion d’une approche de la mer que le Yacht Club de France porte depuis près de 150 ans. Vous la décrivez merveilleusement dans le chapitre du « Livre Bleu du Yacht Club de France » consacré à la solidarité : « la pratique de la mer est la plus belle école de la vie. Elle nous apprend à composer avec des éléments beaucoup plus forts que soi et avec lesquels on ne peut tricher….. sur un bateau on prend conscience que les autres existent parce que l’on ne peut faire sans eux. L’esprit d’équipage est une donnée liminaire et aussi une aubaine : il n’est jamais vain de s’intéresser aux autres, et plus profitable encore, de partager avec eux, et, pourquoi pas, de les aimer….. L’amour, c’est le socle primordial sur lequel on construit, on bâtit. Le reste c’est le superflu, le bavardage. L’amour ce n’est pas un vain mot, c’est une manière d’être. Si l’on fait un pas de côté , si on se laisse aller à un accès d’égoïsme, si l’on tourne le dos aux autres, le bateau nous commande, illico, de changer de cap. Le temps d’une navigation, aucune alternative n’est possible, aucune échappatoire n’est envisageable…… ».
Votre engagement, c’est près de soixante-dix années aux côtés des jeunes « cabossés de la vie », comme aumônier de prison, puis créateur et animateur inlassable de l’Association des Jeudis Dimanche (AJD) à partir des années 50. L’AJD c’est une flotte de bateaux dont les navire amiraux sont le « Bel Espoir » et le « Rara Avis », un chantier naval dans le fond de l’Aber Wrac’h, l’équivalent de plus de vingt tours du monde et surtout des milliers de garçons et de filles accompagnés pour les aider à se reconstruire et auquel vous portez inlassablement le message « Démerdez vous pour être heureux, car nous avons besoin de votre bonheur ! ».
Comme le dit très joliment un de vos admirateurs : « cela fait chaud à nos vieux cœurs de voir ce que vous faites, sans faire de baratin sur Dieu, mais en agissant concrètement, en étant son témoin discret, vous vivez, chaque jour, en recueillant patiemment les moindres parcelles de bonne volonté…. Quel souffle d’air frais, de jeunesse et de confiance dans l’avenir ».
Merci cher Michel, nous avons besoin de votre bonheur !».
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